Résumé :
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Peut-on parler d'une protection sociale juste et équitable lorsqu'il s'agit de populations actives de pays pauvres en mal de développement et dominés par un ordre international où seule la loi du plus fort prévaut, en particulier lorsque ces populations s'expatrient en quête d'emploi pour vivre, sinon pour survivre ? Les normes universelles devant assurer une certaine coordination internationale des législations et pratiques nationales de sécurité sociale de pays développés et de prétendus "pays en développement" souffrent de cette inégalité quasiment originelle ? Leur adaptation aux niveaux bilatéral, régional ou multilatéral ne fait que refléter les discriminations et les intérêts égoïstes des Etats comme des puissances de l'argent, voire de larges franges de leur société civile qui rejettent l'autre parce qu'il est seulement différent par sa culture et ses traditions. Le débat est plus profond qu'il n'y paraît de prime abord. C'est en acceptant l'autre comme son semblable qu'on pourrait rêver un monde meilleur où la libre circulation des personnes, dont les travailleurs migrants et leurs familles, entraînerait leur protection efficiente par la sécurité sociale. A cet égard, l'étude de la situation des migrants maghrébins occupés et résidant en Europe occidentale ou dans les émirats arabes du Golfe est pleine d'enseignements, notamment pour vérifier si une quelconque solidarité est plausible et réalisable à plus ou moins brève échéance.
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