Résumé :
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L'histoire nous apprend que l'image de l'hôpital s'est façonnée au travers d'évolutions lentes ou parfois de ruptures mais toujours au rythme de la construction des grands concepts collectifs. Comme l'indique M. Rochaix en introduction de son ouvrage "Les questions hospitalières" : "L'hôpital doit être perçu dans son environnement car il ne semble pas pouvoir exister en soi. Pour une vision plus claire, il convient donc de prendre en compte les différentes formes de protection sociale qui se sont succédées : la charité puis la bienfaisance, l'assistance, l'assurance et la mutualité, la solidarité nationale qui coexistent et interfèrent encore à ce jour". C'est la perception sociale du malade et du pauvre qui décide de l'état du patrimoine hospitalier et des moyens alloués aux établissements pour fonctionner. Mais c'est aussi, et pour d'évidentes raisons, cette même philosophie dominante de l'époque qui, à l'intérieur de l'institution hospitalière elle-même, régit les rapports entre ce pauvre ou ce malade et son établissement d'accueil. A ce titre parce qu'elle révèle de profonds changements de perspective et peut-être aussi témoigne de la construction au sein de la population d'une mémoire collective (sans que l'on puisse cependant en préciser la rémanence), l'histoire hospitalière mérite d'être rappelée. Ce n'est qu'ensuite que la problématique actuelle du statut de l'usager du service public hospitalier pourra être envisagée.
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