Résumé :
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Dans son discours de politique générale le Premier ministre a indiqué que les baisses de charges amènent la création d'emploi, se basant pour cela, sur les résultats d'une enquête de l'Insee. Cette présentation renvoie à un débat qui est loin d'être tranché, et l'étude de l'Insee évoquée a fait l'objet d'une vive polémique entre les experts du domaine. Si la théorie néo-classique postule un lien direct et puissant entre le coût du travail et l'emploi, la vérification empirique d'une telle liaison est beaucoup plus fragile qu'on pourrait le penser. C'est pourquoi l'évaluation des politiques menées depuis une vingtaine d'années est si difficile : ces politiques ont tendu à abaisser le coût du travail, notamment pour les bas niveaux de qualification, mais leur impact sur l'emploi est difficile à quantifier, et le bilan relativement incertain. Cette incertitude est accrue par l'observation de la période récente. Entre 97 et 01, l'emploi a enregistré un véritable bond en avant, dans un contexte particulier qui combine la reprise de la croissance, la pérennisation des baisses de charges, mais aussi une politique volontariste de réduction du temps de travail. Il est donc crucial de bien démêler l'impact relatif de ces différents facteurs sur des créations d'emploi qui constituent un record absolu dans l'histoire économique de la France. C'est l'enjeu d'un débat passionnant et passionné qui reste ouvert et comporte des implications directes sur les politiques d'emploi.
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