Résumé :
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L'évaluation des universités dans le monde fait l'objet, depuis quelques années, de rapports périodiques, notamment par l'université Jiao Tong de Shanghai et par le Times Higher Education Supplement (THES). Les universités françaises ne brillent pas par leur excellence dans ces palmarès, sans doute parce que le système français de recherche et d'enseignement supérieur est singulier : d'abord en raison des structures de recherche distinctes de l'université, ensuite à cause de la coexistence des grandes écoles et des universités. Néanmoins, la dégradation des universités françaises est incontestable selon l'auteur. Et elle ne saurait être exclusivement imputée à une insuffisance de moyens budgétaires ni, en conséquence, résolue par la seule augmentation du budget de recherche-développement. Elle résulte en effet, de quatre verrous bloquant toute possibilité de réforme : l'absence d'autonomie des universités, le mode d'affectation des crédits, le statut de fonctionnaire des chercheurs et le centralisme d'Etat. L'auteur dénonce ici les blocages autant que les hypocrisies inhérentes à la politique française d'éducation et de formation, "une machine à reproduire les inégalités" entraînant un déclassement de l'enseignement supérieur français, et ne développant chez beaucoup de jeunes qu'amertume et frustration.
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