Résumé :
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Dans l'Antiquité, on considérait volontiers la philosophie comme une médecine : c'était la médecine de l'âme. Ce n'est plus vrai aujourd'hui. Mais plusieurs de nos contemporains ont tendance, à l'inverse, à considérer la médecine, comme une philosophie : c'est à elle, de plus en plus, qu'ils demandent le bonheur ! Cette idéologie pan-médicale suppose un double contresens et sur la santé (y compris la santé mentale) et sur la sagesse. Il faut au contraire marquer fortement la différence entre médecine et philosophie, pour pouvoir penser leur articulation. Les médecins, en effet, ont besoin de philosophie : parce qu'ils sont confrontés au pire (la médecine est un métier tragique), à l'autre (la médecine est un métier éthique) et à eux-mêmes (la médecine, même en équipe, est un métier solitaire). Tout philosophe n'a pas besoin d'être médecin. Mais tout médecin a besoin d'être philosophe.
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