Résumé :
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La mort a changé. Les rites sociaux qui entouraient les décès dans notre pays depuis des siècles sont en complète mutation et le cimetière, espace public réservé aux défunts, est au centre de ce changement. En 1997, il y avait 7 crématoriums en France. On n'en comptera bientôt une centaine et dans un proche avenir un décès sur cinq sera suivi d'une crémation. Quels statuts pour les cendres ? Quel place dans les cimetières ? Le colloque organisé à Paris le 21/09 par l'Institut français de formation des professions du funéraire en partenariat avec la Gazette, "le cimetière du 3ème millénaire", a bien montré les multiples évolution actuelles. Ce cahier spécial de la Gazette, s'appuie sur les réflexions des intervenants. Oui, le cimetière est un espace de gestion publique mais il faut en maîtriser les règles. Autre bouleversement, la loi Sueur a mis fin aux monopoles dans les opérations funéraires. Comment les communes doivent-elles gérer les habilitations et l'ouverture à la concurrence ? Comment les responsables communaux peuvent-ils exercer sans risque leurs responsabilités dans la gestion des cimetières, qu'il s'agisse des concessions, des problèmes d'hygiène ou de respect dû aux morts ? La laïcité et son modèle français oblige au respect d'une stricte neutralité par rapport aux communautés et à la "privatisation" de la mort. Mais le cimetière échappera-t-il longtemps aux nouvelles attentes sociales ? Le service public local doit rester en capacité d'en maîtriser la mutation.
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