Résumé :
|
Comment ne pas entendre derrière des gestes, des silences ou à l'oppose des cris, des gémissements ce qu'un individu endure dans sa chair et son esprit ? La douleur isole et dépersonnalise, au point parfois de sidérer le sujet et de le rendre incapable de poursuivre le cours de son existence. Comme rivés à la douleur, chacun le sait, nous tentons de retourner à ce "silence des organes" qui permet, par contraste, de donner du goût aux choses de la vie. Longtemps la médecine influencee par des credo religieux et culturels n'a guère pris en compte la douleur. Non seulement dans sa capacité de plus en plus efficace à agir par de puissants antalgiques mais aussi dans sa difficulté à entendre la souffrance sous-jacente. De l'aide aux victimes à l'accompagnement des malades en fin de vie jusqu'à l'expression de douleurs "banales" au médecin généraliste, l'écoute du sujet, son accompagnement ne peuvent dissocier douleur et souffrance. L'information quant aux déroulements des traitements, particulièrement en ce qui concerne les enfants, est aussi un moyen de sortir le sujet d'une attente sans fin et de réduire l'angoisse. Difficiles tâches aux dimensions émotionnelles envahissantes qui nécessitent formation et soutien des soignants. Un enjeu central d'humanisation qui reste encore à faire vivre au quotidien pour prendre soin, dans sa globalité, de la personne.
|