Résumé :
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La réforme de la dépendance a sans cesse été reportée. Nouveau champ de la protection sociale, la perte d'autonomie deviendra-t-elle un cinquième risque, aux côtés des autres " risques " de la vie : maladie, accidents du travail, retraite et famille ? Le vieillissement de la population (de 17 % de 65 ans et plus en 2010 nous passerions à 27 % en 2050 selon l'Insee) et le nombre croissant de personnes en perte d'autonomie invitent à repenser notre système de prise en charge. Pour les rapporteurs du Conseil économique, social et environnemental sur la dépendance, c'est d'abord une meilleure gestion des sommes qui y sont affectées qui s'impose. Mais, au-delà de la question financière, cette situation interroge notre modèle de société : quelle place faisons-nous aux plus fragiles ? Ne sont-ils qu'un poids à gérer ? Malgré l'individualisation des comportements, nous ne serions pas moins solidaires à l'égard de nos proches dépendants. Les aidants, familiaux ou bénévoles, supportent d'ailleurs en grande partie l'accompagnement des personnes dépendantes. Il est urgent de leur reconnaître un véritable statut et de valoriser le " care ", le soin mutuel. De permettre l'information et la formation de ces aidants, afin d'éviter des situations de maltraitance involontaire ou que des individus sacrifient leur vie sociale et professionnelle pour soutenir l'autre fragilisé. De nouveaux modèles de soin sont à inventer, dans une complémentarité entre professionnels, bénévoles et aidants familiaux. Des risques doivent être pris : s'affranchir des normes, quand celles-ci deviennent absurdes. Oser, surtout, la solidarité.
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