Résumé :
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Le chômage n'est pas un aléa purement individuel. Lorsqu'un membre de la famille se retrouve sans emploi, a fortiori lorsqu'il est la personne de référence du ménage, sa situation provoque une série de bouleversements dans son entourage. Ainsi la perte du pouvoir d'achat a des conséquences non négligeables sur la consommation des ménages de chômeurs, surtout des ménages modestes. Le chômage est aussi l'une des principales raisons de leur surendettement. Ces aspects saillants sont à mettre en relation avec les situations de pauvreté de plus en plus liées à l'inactivite. En dix ans de 1984 à 1994, les familles dont la personne de référence est sans emploi semblent y avoir été de plus en plus confrontées. Parmi ces ménages, certains se distinguent par leur plus grande vulnérabilité : les familles nombreuses et monoparentales. Cependant, la perte ou l'absence d'emploi a des effets plus difficilement observables sur la constitution ou la dissolution du couple. Ne pas avoir d'activité rémunérée est ainsi un frein à la constitution d'une famille. Les plus jeunes ont des difficultés à trouver un premier emploi et restent plus longtemps au domicile familial, prolongeant leur scolarité. Leur entrée dans un cycle de vie autonome est retardée. Lorsque le couple est déjà constitué, les conséquences du chômage se font aussi sentir. La persistance de l'inactivité et même de l'instabilité de l'emploi fragilisent le couple.
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