Résumé :
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La question du maintien des liens entre l'enfant placé et sa famille se pose et interpelle la pratique du Foyer de l'Enfance. D'abord occultée, elle a laissé place à une action de réhabilitation, de l'ordre de la réparation et de la substitution, uniquement centrée sur l'enfant. Ensuite, exacerbée, elle oriente le travail vers un système familialiste porteur d'excès inverses. Or, si l'institution n'est pas là pour "soigner" la famille, elle peut être un lieu de mise à distance et d'interrogation de la dynamique familiale. C'est la question de la filiation, de l'histoire de l'enfant qui est en cause sur le plan symbolique. Paradoxalement, on ne peut faire l'économie de cette famille même si elle a pu au cours de son histoire se montrer défaillante. L'internat, espace tiers, est alors un médiateur qui permet de faire circuler une parole créatrice de sens. Artisan d'une réconciliation de l'enfant à son histoire, il l'autorise à être sujet par une accession à son identité. Pour cela il faut dépasser le clivage "bons" et "mauvais" parents qui existe encore. Notre rôle en tant que directeur est d'impulser une politique de travail avec les familles, aider à la transformation des mentalités par la création de nouveaux outils d'intervention.
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