Résumé :
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Dire que l'hôpital a plus changé en trente ans qu'en trois cents ans est devenu une évidence. Entre 1970 et 2000 l'hôpital est devenu méconnaissable. Certes, il ne s'agit pas d'une métamorphose, mais seulement d'une mutation. Le moteur de cette mutation fut sans aucun doute le formidable bouleversement technologique qui transforma les pratiques médicales. Si le XIXe siècle fut le siècle des découvertes scientifiques, le XXe siècle fut celui de leurs applications techniques. On retrouve dans le domaine médical hospitalier ce formidable bouleversement technologique avec le développement des services médico-techniques de radiologie devenus imagerie, avec l'apparition des machines d'investigation corporelle fondées sur le magnétisme et ses répercussions sur les éléments moléculaires, voire atomiques, des différentes cellules du corps humain, on le retrouve encore dans la multiplication des laboratoires d'anatomie-pathologie, de biologie moléculaire, etc. Bref l'investigation clinique, avec ses observations visuelles, olfactives, auditives, a été détrônée par une investigation matérielle. Faut-il alors jeter aux oubliettes l'observation anatomo-clinique, faut-il rejeter l'anamnèse ? Certainement pas, car l'homme est bien plus qu'un amas de cellules et une usine chimique. Là s'insinue la réflexion éthique ou morale sur le sens de l'acte médical : doit-il être réduit à une série d'examens techniques et de soins matériels ou doit-il rester un acte hautement intellectuel où le colloque singulier s'avère fondamental ?
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