Résumé :
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Au même titre que la préservation de la biodiversité ou l'évolution du climat, la santé ferait partie des "intérêts communs de l'humanité". Or ce patrimoine commun est-il réellement partagé ? Peut-on parler de la santé comme "bien public mondial" ? L'exemple de la lutte contre le sida et l'enjeu de l'accès des malades des pays du Sud aux médicaments antirétroviraux, que l'auteur développe dans cet article, sont révélateurs des tensions existantes. En effet, la confrontation entre les tenants d'une conception des médicaments anti-sida comme "bien public mondial" et les compagnies pharmaceutiques défendant leurs droits commerciaux se déroule maintenant depuis plusieurs années. De même, le décalage entre les discours et les réalités financières internationales persiste et les débuts du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sont difficiles, faute de financement. Autre point noir : l'OMS est toujours en proie à des critiques, notamment pour son attitude vis-à-vis des firmes pharmaceutiques, et la question d'une instance de régulation à l'échelle mondiale se pose. En conclusion, la santé ne s'établit pas de façon unanime comme un bien public mondial et la concrétisation de ce concept ressemble davantage à une lutte d'influence incessante entre acteurs privés et publics qu'à un processus consensuel.
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