Résumé :
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On ne dispose que de peu d'informations sur la fréquence et la nature des homicides dont sont victimes les soignants, les malades en institution, les détenus. La littérature met en évidence plusieurs catégories de victimes : soignants tués pendant leur travail, malades mentaux tués par d'autres malades, malades tués par des soignants, détenus tués par d'autres détenus. L'observation criminologique détaillée d'une femme médecin généraliste assassinée par un de ses clients occasionnels, psychopathe pervers multirécidiviste, illustre la complexité et la diversité des mobiles utilitaires et pathologiques rencontrés dans de telles affaires. Les homicides sur les soignants peuvent se classer en quatre catégories : les trois premières (crime fortuit, crime occasionnel, crime par motif personnel) sont sans relation avec l'activité thérapeutique ; la quatrième (crime par motif professionnel) implique une relation soignante ponctuelle ou suivie entre l'agresseur et sa victime. Dans cette dernière catégorie, on note que les meurtriers souffrent fréquemment de schizophrénie paranoïde ou de délire paranoïaque. Ces homicides sur des soignants peuvent être soit impulsifs et imprévisibles, soit réactionnels à un conflit, soit prémédités et vengeurs. Les homicides perpétrés par des soignants sur des malades sont de nature euthanasique ou "héroïque". Dans les homicides entre malades mentaux hospitalisés et entre détenus, les agresseurs sont souvent des psychopathes violents ou des psychotiques délirants. La prévention de tous ces drames est difficile. Elle pose la question de la valeur des méthodes d'évaluation de la dangerosité, des conditions de la vie institutionnelle, des moyens financiers et médicaux dont disposent les hôpitaux et les prisons.
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