Résumé :
|
Comment assister le plus humainement possible nos mourants ? Si on ne fait rien, on laissera se perpétrer des pratiques individuelles dont on sait qu'elles existent et qu'elles sont le plus souvent mises en oeuvre dans la solitude, le malaise moral et la clandestinité. Il faut débattre de de tout cela ouvertement. Faut-il maintenir absolument l'interdit au nom d'un principe irréductible et fondateur de toute société humaine sans lequel les risques de dérapage vers l'inhumanité seraient considérables ? Faut-il lever l'interdit et modifier la loi au moins pour admettre quelques exceptions ? Faut-il laisser faire les médecins aussi divers soient-ils, aussi incertains soient-ils et souvent insuffisamment formés ? Si oui, ne faut-il pas au minimum tenter d'organiser ces transgressions pour garantir à tout malade que l'on ne prendra pas la décision d'interrompre sa vie hors de sa volonté, que cela ne saurait se faire sans que sa famille participe à la réflexion sauf avis contraire de sa part, et que dans le cadre d'exigences élaborées collectivement et publiquement connues ? Cette position intermédiaire est-elle acceptable moralement, socialement, juridiquement, politiquement ? Elle aurait le mérite de rassurer, si cela est possible, les malades qui entrent à l'hôpital et de leur garantir que l'on ne leur imposera ni ne leur volera leur mort. (adapté du texte).
|