Résumé :
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La naissance d'une monnaie commune à onze pays est un évènement sans précédent à l'époque moderne. Les modifications récentes d'unités monétaires (le nouveau franc en 1960 ou la décimalisation en Grande Bretagne en 1970) étaient d'une ampleur bien moindre et d'une moindre importance. Sur le plan technique, des travaux diplomatiques ont progressivement défini le cadre juridique de cette mutation : le nom de la nouvelle monnaie, le calendrier, la forme des pièces et des billets, le taux de conversion des monnaies nationales, les modalités d'introduction des nouvelles unités.... Mais, pour les citoyens, la monnaie n'est pas seulement une collection d'objets destinés à faciliter les échanges économiques. Elle prend des formes multiples dont les transferts dématérialisés sont devenus les plus importants. Elle est un instrument de mesure et de comparaison dans l'espace et le temps et donne ses repères essentiels pour la vie quotidienne. Au-delà elle est une marque d'identité collective. La naissance d'une nouvelle monnaie, à fortiori si elle est supra nationale, comporte donc une dimension psychologique et culturelle essentielle qui implique que les pouvoirs publics, dans leurs décisions et dans l'application de celles-ci, prennent en compte les représentations et les usages. La communication publique qui a connu un développement notable au cours de ces dernières années, peut donc jouer un rôle déterminant d'accompagnement de cette mutation sociale.
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