Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9ml9ER0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Estimer le coût pour les systèmes de santés des complications obstétricales des mutilations génitales féminines (MGF) dans six pays d'Afrique. Méthodes. Un modèle multi-états a permis de décrire six cohortes de 100 000 jeunes filles de 15 ans au départ, destinées à survivre jusqu'à l'âge de 45 ans. Les femmes composant les cohortes ont été modélisées comme subissant divers degrés de MGF, comme donnant naissance à des enfants conformément aux statistiques de mortalité et de fécondité de chacun des pays et comme bénéficiant d'une assistance médicale à l'accouchement selon la fréquence observée dans leur pays. Le risque de complication obstétricale a été estimé à partir d'une étude de 2006 portant sur 28 393 femmes. Les coûts pour chaque complication ont été estimés en dollars de parité de pouvoir d'achat (I$) pour 2008 et ajustés par application d'un facteur de 3%. Le modèle a également déterminé les années de vie perdues du fait des hémorragies obstétricales mortelles. Les auteurs ont fait appel à une analyse de sensibilité multivariée pour estimer l'incertitude entachant les résultats. Résultats. Les coûts annuels des complications obstétricales liées aux MGF dans les six pays africains étudiés se montaient à I$ 3,7 millions et représentaient 0,1 à 1% des dépenses publiques pour la santé des femmes de 15 à 45 ans. Parmi les 2,8 millions de jeunes filles actuellement âgées de 15 ans dans ces six pays africains, on s'attend à une perte de 130 000 années de vie du fait des hémorragies obstétricales associées aux FGM, ce qui équivaut à amputer chaque durée de vie d'un demi-mois. Conclusion. Au-delà des énormes traumatismes psychologiques qu'elles entraînent, les MGF font supporter à la société des pertes de vie et des coûts financiers importants. Le coût des efforts des Etats pour prévenir ces mutilations sera compensé par les économies résultant des complications obstétricales évitées.
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