Résumé :
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La sociologie américaine compréhensive est mal connue en France, bien que souvent invoquée. Certes, on connaît Becker et Goffman, grâce à leurs traductions. On se réfère à la première école de Chicago mais le plus souvent de seconde main. Mais, sauf Merton, on ne connaît pas les principaux théoriciens de la déviance. C'est que la plupart des ouvrages originaux sont épuisés ou absents des bibliothèques se sociologie, en particulier universitaires, en raison de la pénétration tardive de ces écoles de pensée dans les pratiques sociologiques. Le sous-développement de la criminologie en France en est une des raisons. En effet, la plupart des auteurs américains qui s'en réclament ont eu à voir, peu ou prou, avec l'étude de la déviance, de la délinquance ou des institutions qui les prennent en charge. En France, les interactionnismes et l'ethnométhodologie n'ont que tardivement fait des émules. Les premières recherches qui se réclament d'une ethnologie ou d'une perspective interactionniste en matière de déviance datent de la fin des années 1960 et ont porté sur des bandes de jeunes. Le travail de Herpin sur les juges, avec une inspiration ethnométhodologiques, a été publié en 1977 et est resté isolé. De son côté, la sociologie urbaine s'est emparée des méthodes ethnologiques, mais il a fallu attendre le début de 1990 et le décollage des travaux sur les usages de drogues illicites pour que des problèmes d'inspiration etnologique ou interactioniste pénètrent ce domaine d'étude.
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