Résumé :
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Le mineur est aux yeux de la loi un "incapable". L'adolescent mineur n'échappe pas à cette règle. Or il existe un décalage entre "minorité" et "adolescence". La minorité est définie par une limite chronologique dont résulte, à 18 ans révolus, le passage brutal au statut de majeur, donc un temps maturatif dont l'évaluation repose plutôt sur des concepts qualitatifs. Si l'entrée dans l'adolescence correspond au début des transformations pubertaires, la fin n'en est pas à priori déterminable et présente de grandes variations inter-individuelles. Elle est marquée par l'acquisition d'une autonomie physique, psychologique et sociale. Conscient de ce décalage, le législateur a clairement exprimé sa volonté, à plusieurs reprises, de voir se développer un espace d'autonomie juridique pour l'adolescent en matière de santé et de sexualité (consentement en matière de recherche biomédicale, de prélèvement d'organes ou d'interruption volontaire de grossesse, accès à la contraception, etc.). La tranche d'âge des 15-18 ans est celle qui pose le plus de difficulté au professionnel de santé que se trouve face à un patient ayant toutes les apparences d'un adulte, mais un statut d'enfant.
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