Résumé :
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Fin septembre le Medef s'est retiré de la gestion des caisses de Sécurité sociale. Va-t-on vers une étatisation de notre système de protection sociale ? à gauche comme à droite, personne ne souhaite vraiment une telle évolution. En réalité, on assiste plutôt, tant en France qu'à l'étranger, à une "privatisation rampante" de la couverture sociale. Les régimes de base résistent, mais le niveau de leur couverture se réduit alors que s'élargit la part prise par les complémentaires. L'Etat tend à se replier sur ses activités régaliennes et à n'assurer que des tâches relevant de sa mission de service public. Pour le reste il s'en remet au marché, qui apporte une diversification de l'offre des biens et des services. Il reste que la privatisation de la protection sociale n'apparaît pas comme la panacée. Partout où ce processus a été mis en oeuvre, on a assisté à la montée d'un phénomène d'exclusion avec, pour paradoxe, de renvoyer vers l'Etat des catégories sociales incapables d'accéder aux biens et aux services offerts par le privé. Ce qui n'est pas payé par des cotisations l'est par l'impôt. D'où la recherche de nouveaux compromis passant par une meilleure articulation entre ce qui relève de choix collectifs et ce qui ressort du libre arbitre de chacun. L'équilibre n'est, alors, pas facile à trouver.
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