Résumé :
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La notion d'urgence pour le travailleur social fait aujourd'hui partie de sa pratique quotidienne, et pourtant, elle reste encore peu abordée dans les cursus de formation. Due à l'exclusion socio-économique d'une partie de la population, elle fait que le travail social est un peu considéré comme les pompiers des situations précaires poussant certains au désespoir. Faut-il alors que les professionnels y répondent dans la précipitation comme le suggèrent certaines politiques ? Et en quoi leur éthique se trouve-t-elle interrogée ? L'urgence n'entrerait-elle pas là dans le cadre arbitraire du "je sais mieux que l'autre ce qui est bon pour lui" ? Ainsi dans le social est-on confronté souvent à cette ambiguïté. Est-ce l'autre qui demande ou moi qui veux à tout prix lui donner ? D'aucuns n'hésitent pas là à spéculer pour affirmer que l'urgence, ça n'existe pas. C'est peut-être exagérer. Il y a des situations dans lesquelles il faut bien intervenir rapidement. Le placement d'un enfant en grand danger que l'on vient de découvrir, en est un exemple. C'est un moindre mal que d'estimer, qu'après coup, qu'il y a eu précipitation ou qu'on aurait pu anticiper et éviter une erreur. C'est pourquoi les abonnés à l'urgence et ses détracteurs systématiques sont à renvoyer dos à dos. Entre ces deux extrêmes, il existe bien des nuances entre lesquelles il faut choisir, et parfois.... dans l'urgence.
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