Résumé :
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Les écarts entre les différentes évaluations, comptage administratif ou recensement général de la population, du nombre d'intervenants sociaux manifestent, à l'évidence, un problème de définition de l'objet de délimitation du champ du travail social. Les catégories utilisées sont floues et les identités professionnelles incertaines. D'où les revendications ou les dénis d'appartenance. Derrière eux s'affirment des stratégies de reconnaissance, d'assimilation et de représentation ou, au contraire, des stratégies d'exclusion et d'assujettissement. On y lit également les tensions actuelles entre les processus de professionnalisation, les processus d'institutionnalisation et les vicissitudes du marché de l'emploi des intervenants sociaux. En fait, c'est le dynamisme de groupes professionnels en concurrence et en recherche de légitimité et de légalité que l'on dévoile ici. Mais au-delà, le positionnement du chercheur et de l'observateur lui-même se trouve interrogé. Comment se situe-t-il par rapport au différentes définitions du travail social qui se proposent à lui : entre la définition savante et académique, définition administrative et corporatiste, ou définition profane et commune ? Quelle démarche doit-il adopter : démarche inductive, au risque de se contenter de restituer des discours partisans, ou démarche déductive, au risque d'imposer ses propres représentations.
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