Résumé :
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De très nombreuses politiques publiques sont des théories du changement social : elles supposent qu'en agissant sur une ou plusieurs variables, il est possible d'en modifier une autre pour atteindre un état social plus désirable. Par exemple les mécanismes de planification des équipements sanitaires réduisent les inégalités interrégionales de lits, scanners ou services de chirurgie cardiaques. Il est donc possible d'évaluer rétrospectivement le bien fondé empirique de ces "théories". C'est à cet exercice que s'adresse cet article. Il démontre que la plupart des théories qui structurent la politique de santé française sont soit logiquement inexactes, soit empiriquement contredites par les données disponibles et pourtant ces politiques perdurent. La représentation partagée par la haute fonction publique et la classe politique des méthodes de régulation l'emporte sur la réalité des faits. La croyance en l'efficacité de la main invisible de l'Etat a survécu, en France, à la chute du mur de Berlin et le peu de référence économique montre la pauvreté de la culture dominante dans cette discipline en dehors des administrations des finances.
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