Résumé :
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Le soin infirmier témoigne au quotidien de l'ambivalence du rapport à soi et à l'autre, et des déplacements qu'imposent les mutations technologiques et sociologiques. Comment vivre ces moments de rencontre, de promiscuité intime qui exigent de tout soignant beaucoup d'humilité ? Comment les vivre quand la société ne se regarde et ne vit plus de la même manière qu'auparavant, mettant en question les repères traditionnels de la relation de soin ? Dans l'entrelacs des émotions partagées ou refoulées, de son propre regard sur sa tâche et des représentations déroutantes de l'autre, la prise en soin implique non seulement la compétence du professionnel mais aussi sa personne : personne qui s'expose, s'ouvre à sa propre fragilité, devant l'autre qui se livre dans sa vulnérabilité et son autonomie. La confrontation aux situations limites comme l'arrêt thérapeutique ou la fin de vie, a été l'un des premiers foyers de l'émergence d'une réflexion collective, notamment à travers l'introduction de la démarche palliative en médecine. La marque de respect due à chacun est à réinventer pour toute nouvelle situation, ouvrant le débat et convoquant à une démarche éthique.
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