Résumé :
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La construction d'une politique nationale de retraite en France résulte d'un long processus historique dans lequel la loi du 5 avril 1910 marque une étape décisive. Entre plusieurs conceptions de société fortement antagonistes finit par s'établir un relatif consensus sur la nécessaire intervention de l'Etat en matière sociale. Dans cette mise en forme législative, le rôle fondamental joué par les "réformateurs sociaux" et une "internationale interventionniste" ainsi que l'action de l'appareil politico-administratif français, véritable clé de voûte mais aussi talon d'Achille du système, doivent être particulièrement soulignés. Ainsi dès la Belle Epoque, et par delà les nombreuses difficultés d'application, la loi des retraites ouvrières et paysannes dont l'échec peut être relativisé, marque la victoire d'un modèle spécifique de gestion de la vieillesse et semble accréditer la thèse d'une profonde acculturation sociale du peuple français vis-à-vis de la notion moderne de retraite. (R.A.)
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