Résumé :
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L'identité masculine a-t-elle été mise à mal par les transformations sociales de ces dernières décennies (émancipation des femmes, libération des moeurs, mixité à l'école et au travail, chômage...) ? D'aucuns le prétendent. Il serait aujourd'hui plus difficile de se construire en tant qu'homme dans une société "féminisée" où l'expression d'une virilité exacerbée est immédiatement fustigée et où les appuis traditionnels de la masculinité (comme l'activité professionnelle) se sont précarisés. Certains observateurs voient d'ailleurs dans la recrudescence d'actes sexistes et violents, au coeur des cités et de l'institution scolaire, un des symtômes de ce malaise identitaire. Mais peut-on vraiment parler d'une "crise de la masculinité" ? Le modèle de l'homme virile, qui constitue l'idéal masculin depuis le XVIIIème siècle, est certes moins valorisé que par le passé, mais il sert toujours de référence au moment de la socialisation des garçons. De plus, cet archétype continue d'imprégner les comportements masculins et de structurer notre représentation des rôles sexués. Toujours gratifiante et gratifiée, l'identité masculine est donc loin d'être menacée par la redéfinition des rapports hommes/femmes. Elle semble simplement en voie de recomposition, comme en témoigne l'investissement croissant des hommes dans la sphère de la vie privée, soutenu par des mesures récentes (réforme de l'autorité parentale, création du congé et du livret de paternité...). Loin d'être inquiétant, l'assouplissement des normes viriles rend au contraire possible l'expression d'autres types de masculinité, plus respectueux de la diversité des hommes et de la dignité des femmes.
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