Résumé :
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Dans l'Europe entière, le destin du système de protection sociale associé à l'assurance-maladie est aujourd'hui l'objet de débats contradictoires, voire de violentes polémiques. Ce qui motive le plus souvent ces débats, si l'on fait ici abstraction de la critique généralisée de l'Etat-providence par l'idéologie néo-libérale dominante, c'est la nécessité financière qui s'impose aux collectivités de comprimer les dépenses occasionnées par les services médicaux, y compris dans les pays comme la Suisse où le système de remboursement de ces services est alimenté pour une part essentielle par les assurés eux-mêmes. La question porte alors de façon prioritaire sur la contribution qu'il serait légitime d'exiger des individus bénéficiant de soins, eu égard à la responsabilité personnelle qui leur incombe dans le maintien de leur capital-santé, dans le dessein d'alléger la part qui devrait équitablement être assumée par les organismes assureurs en vertu du principe de solidarité qui fonde leurexistence. C'est donc la notion normative de santé publique qui s'avère ainsi réexaminée, puisque c'est en son nom, et au nom d'une compréhension de la santé comme bien commun, que se justifie l'intervention plus ou moins large des institutions collectives qui ont pour tâche de présenter ce bien commun, le promouvoir et de l'intensifier.
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