Résumé :
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L'avortement est l'une des principales causes de la mortalité maternelle en Amérique Latine. Pourtant, on en connaît mal la distribution et l'évolution en raison des carences des systèmes d'information en général, et de la mauvaise image de l'avortement provoqué en particulier. La présente étude a pour objectif la description des statistiques hospitalières de l'avortement dans cinq régions de l'Equateur depuis qu'existent ces données, c'est-à-dire 1965. Cependant, afin de réduire l'effet des variations de l'accès aux soins au cours de la période, on étudie le taux (par année et par région) d'avortements pour 100 grossesses et accouchements ayant donné lieu à une hospitalisation. L'analyse met en évidence les faits suivants : l'évolution suit une courbe passant par un maximum plus ou moins aplati, légèrement plus élevé dans les zones à prédominance urbaine que dans celles principalement rurales, et plus précoce dans les régions côtières que dans les provinces andines. L'interprétation de ces phénomènes nouveaux - en particulier la diminution rapide de l'avortement durant les cinq dernières années - doit être prudente, dans la mesure où il s'agit de données institutionnelles ne reflètant qu'imparfaitement la situation réelle, la situation réelle, où l'on dispose de peu d'informations sur les populations rurales n'accédant pas aux structures sanitaires, et où l'on n'a pas les moyens de différencier les avortements provoqués et spontanés. Malgré ces réserves, il semble bien que la tendance évolutive observée traduise un recul effectif de l'avortement, en particulier induit, ce que des études complémentaires devront confirmer et expliquer. (R.A.)
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