Résumé :
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Des adolescents se voient livrés au rien par fuite de l'épreuve. La traversée d'une enfance que rien n'a ébranlée n'est-elle pas la figure d'une existence vide de signification ? Pris dans le quotidien de la recherche de jouissance, l'adolescent moderne a bien du mal à habiter son identité. L'épreuve, au sens de l'épreuve de réalité, permet d'élaborer une subjectivisation, suscite la concrétisation des désirs. L'indifférence et la déconnexion d'avec l'autre alternent avec un engouement passionnel - ce qui entraîne une souffrance de solitude dans laquelle les gestes de la relation à l'autre deviennent pour certains d'impossibles actes de courage.L'hyperprotection de schéma psycho-familial entraîne une perte du réel de l'épreuve et, corrélativement, un envahissement par des angoisses archaïques autrefois régulées, non sans dégâts parfois, par l'autorité au sein du modèle patriarcal. Pourtant, si le principe de plaisir semble "gagnant", un autre ordre de plaisir est ici perdu : celui qui naît de "l'accomplissement d'actes où la réalité est affrontée à nu". Dans ces actes, se constitue la partie la plus vivante de la personnalité, le "vif du sujet".
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