Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS CX38R0xf. Diffusion soumise à autorisation]. L'investigation épidémiologique concernant les cancers professionnels a pour buts de définir les effets pathogènes éventuels de certaines nuisances professionnelles, ou d'identifier de nouveaux risques. La situation se caractérise aujourd'hui par des niveaux d'exposition plus faibles que dans le passé, susceptibles d'induire des cancers fréquents pour lesquels existent d'autres agents causaux. Devant la difficulté d'étude des risques faibles, la recherche épidémiologique se développe actuellement selon plusieurs voies, dont l'une concerne les méthodes d'évaluation rétrospective des expositions professionnelles survenues parfois plusieurs décennies avant l'occurrence de la maladie, pouvant être appliquées sur de très grands échantillons de sujets et permettant l'évaluation des expositions concomitantes multiples qui sont la règle en milieu professionnel. Les "matrices emplois-expositions", dont le principe est d'associer à des professions ou des postes de travail des données d'exposition, permettent par croisement avec des données individuelles de carrière professionnelle, d'attribuer "automatiquement" des expositions à des sujets. Malgré certaines limites, elles présentent de ce fait des avantages décisifs dans les enquêtes à très large échelle. Il existe des matrices "multi-nuisances" ou spécifiques d'une nuisance, applicables en population générale, ou dans le contexte spécifique d'une entreprise. Elles sont utilisées pour la recherche étiologique, la description des expositions dans une population, ou pour l'aide au suivi individuel des travailleurs. Elles permettront certainement des progrès importants dans les années à venir, et leur usage devrait se répandre également comme outil d'hygiène industrielle par les préventeurs.
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