Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS t97R0xDH. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Les immigrantes affichent une prévalence élevée de symptômes dépressifs durant la grossesse, au début de la période post-partum et en tant que mères de jeunes enfants. Nous avons comparé la santé mentale d'immigrantes et de Canadiennes de souche durant la grossesse selon la longueur du séjour et la région d'origine, puis évalué le rôle des facteurs économiques et du soutien social dans la symptomatologie dépressive prénatale. Méthode : Nos données proviennent de l'étude montréalaise sur les différences socioéconomiques dans la prématurité ; 3834 Canadiennes de souche et 1495 femmes nées à l'étranger recevant des soins prénatals dans les hôpitaux de Montréal ont été évaluées à 24-26 semaines de grossesse selon l'échelle de dépression du Centre des études épidémiologiques en agençant des régressions logistiques avec l'introduction échelonnée de variables explicatives possibles. Résultats : Les immigrantes avaient une prévalence accrue de symptomatologie dépressive, indépendamment de leur date d'immigration. La région d'origine était un solide prédicteur de symptomatologie dépressive : les femmes originaires des Caraïbes, d'Asie du Sud, du Maghreb, d'Afrique subsaharienne et d'Amérique latine présentaient la plus forte prévalence comparativement aux Canadiennes de souche. Les probabilités de dépression accrues chez les immigrantes s'atténuent lorsqu'on tient compte de leur manque de soutien social et d'argent pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Les tendances temporelles des symptômes dépressifs variaient selon les origines. Par rapport à la durée du séjour, les symptômes dépressifs pouvaient s'accentuer (femmes originaires d'Europe et d'Asie du Sud-Est), diminuer (femmes du Maghreb, d'Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et d'Asie de l'Est) ou fluctuer (femmes d'Amérique latine et des Caraïbes). Conclusion : La dépression chez les femmes enceintes des minorités mérite qu'on s'y attache, indépendamment de la durée de leur séjour au Canada. Un soutien social favorisant l'intégration et la réduction de la pauvreté pourrait réduire le risque de dépression prénatale.
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