Résumé :
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La sécurité sociale a été, et demeure encore, un incomparable système de vulgarisation de la santé parmi la population. Elle a contribué, depuis plus d'un demi siècle, à favoriser l'essor des techniques médicales, à réduire la mortalité infantile et à accroître la longévité humaine. En contrepartie, les dépenses de santé croissent plus rapidement que le produit intérieur brut (PIB), ce qui signifie qu'elles soient maîtrisées certes, mais dans leurs diverses composantes et compte tenu de l'effet santé sur le développement des forces productives du pays. Il est surprenant que cet effet santé soit généralement négligé par la science économique qui, en se polarisant sur les charges sociales présentées comme insupportables pour les entreprises, masque les vraies raisons de leur condamnation, pour la plupart d'entre elles, à une ultime concentration monopolistique ou à une fatale disparition dans une arène mondiale dominée par la compétitivité et la concurrence. Dans ce contexte, la maîtrise des dépenses de santé, utilisée comme support idéologique d'une politique de santé, utilisée comme support idéologique d'une politique de restriction des soins pour les assurés sociaux, souffre d'une ambiguïté endémique, tant conceptuelle, thérapeutique que juridique, destinée à crédibiliser une recomposition libérale de notre système de sécurité sociale. Le concept de la maîtrise des dépenses de santé est lui-même source d'ambiguïtés, dès lors qu'il reflète une distorsion entre les objectifs affichés et la concrétisation de ses effets. Cet article nous donne quelques exemples qui n'épuisent cependant pas le sujet.
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