Résumé :
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Lorsqu'un enfant subit un préjudice sexuel par une personne extérieure à la famille, cette dernière fait bloc contre l'agresseur et l'appui de la société lui est acquis. En revanche quand victime et bourreau sont proches parents la société n'a pas cette attitude unanime. Les comportements varient de la sévérité extrême à une compréhension laxiste, en passant par une indifférence coupable. Ainsi l'inceste est un problème complexe qui ne s'accommode pas de solutions manichéennes. Les réponses radicales et expéditives sont donc à proscrire. Pour autant, faut-il souscrire à la recommandation de réfléchir, d'analyser, de se donner du temps ? On peut en effet, se demander si cette position ne prône pas un attentisme dangereux pour certains, voire immobilisme coupable pour d'autres, et pour les plus extrémistes d'entre eux une neutralité complaisante. Ces partisans de l'expectative ont pour principal argument que le remède peut être pire que le mal. En quelque sorte ils préconisent plutôt que supprimer le seul symptôme d'éradiquer la cause et cela quitte à laisser pour quelque temps encore le mal évoluer. Il est probable que c'est substituer lucidement et efficacement le rationnel à l'émotionnel. Mais n'est-ce pas sous prétexte de mieux terrasser, pactiser un moment avec le diable ? Et ces compromis combien même s'avéreraient-ils payants par la suite sont-ils des choses qu'un enfant puisse comprendre ? Pourra t-il oublier que la main tendue de l'adulte un jour s'est fait attendre.
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