Résumé :
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La précarité vis-à-vis du logement agit comme un amplificateur des difficultés et des inégalités économiques. Faute d'un logement privé abordable ou d'un logement social, de nombreux ménages se voient freinés dans leur parcours : pour les plus précaires, dans l'accès au logement et l'insertion économique ; pour les plus insérés, dans leur mobilité professionnelle et leur parcours résidentiel ascendant. C'est l'objet du premier texte présenté dans ce numéro que de chercher à faire le point sur l'impact que la "crise économique" peut avoir sur les conditions de vie et les stratégies des populations modestes et pauvres, mais aussi sur celles des classes moyennes. Si l'état des lieux qui y est dressé tend effectivement à montrer que la cible du mal-logement est de plus en plus large, il permet aussi de conclure à un essouflement des dispositifs destinés à prévenir ou réparer les situations d'exclusion. Le deuxième texte, en proposant de se pencher sur la situation des propriétaires, permet d'élargir la question de l'insuffisance des mécanismes de régulation et de protection en montrant comment le statut de propriétaire, lui-même, peut avoir perdu ses vertus protectrices. Devenir propriétaire, en effet, reste très majoritairement (et devient de plus en plus) réservé aux ménages les plus nantis et lorsqu'il est encore accessible aux ménages jeunes et modestes, il peut aisément devenir un facteur supplémentaire de fragilité ou d'appauvrissement en raison principalement d'un taux d'effort trop élevé ou de dépenses induites (transports, chauffage, entretien, etc.) non maîtrisées.
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