Résumé :
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Les "persécutés du travail" peuvent être en grande souffrance. Leur prise en charge pluridisciplinaire peut aboutir à des décisions médicales et juridiques permettant au patient de se dégager d'une situation de harcèlement. Les cliniciens en milieu hospitalier ou en exercice libéral sont tous, à des degrés divers, confrontés à la prise en charge du patient "harcelé" : le généraliste qui voit un patient, connu de longue date, s'effondrer depuis l'arrivée d'un nouveau directeur ; le médecin du travail confronté à la plainte du salarié signalant un harceleur ou une organisation du travail traumatisante ; le psychiatre affrontant des "persécutés au travail". Il est rare dans l'histoire de la médecine que la demande de clarification nosographique soit ainsi imposée à partir du champ social, par l'intensification des plaintes cliniques. Rare aussi que les patients arrivent en ayant aussi massivement posé eux-mêmes leur diagnostic : "je suis harcelé !".
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