Résumé :
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Violence, "qualité de ce qui agit avec force", nous dit le dictionnaire Littré. Pourtant, si la force est inhérente à la violence, toute force n'est pas violence. Il n'est pas aisé de définir la violence. Où commence-t-elle ? En quoi est-elle différente de l'agressivité et de la destructivité ? Finalement, malgré son imprécision, cette définition du Littré est intéressante à nos yeux de psychiatre-psychanalyste si on replace cette force dans le contexte du sujet. Est susceptible d'être ressentie comme violence toute force qui agit le sujet. Celui-ci se retrouve de ce fait en situation d'être passivisé, emporté et dépossédé de lui-même par cette force. Ce peut être une force venue de l'extérieur ou de l'intérieur de soi, mais en quelque sorte étrangère au Moi et dépassant ses capacités de maîtrise. Mais elle comporte toujours une potentialité destructrice, de soi-même, dans le débordement des capacités de contrôle, mais aussi l'objet du désir. La violence nous apparaît caractérisée par un effet de rupture, de "désubjectivation" par celui qui la subit. Cela nous conduit à formuler des hypothèses suivantes : (1) ce vécu reflète en miroir ce qu'éprouve celui qui agit la violence, sans qu'il en soit nécessairement conscient ; (2) la violence représente une défense contre une menace sur l'identité. Elle va agir ce que le sujet craint de subir en menaçant à son tour la subjectivité et l'identité d'autrui ; (3) il faut différencier la violence et l'agressivité. (...).
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