Résumé :
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La révision générale des politiques publiques (RGPP) peut-elle s'appliquer au domaine de la santé ? Cette question impertinente doit être replacée dans le contexte général de la RGPP : comment et où trouver plus de sept milliards d'euros ? Sept milliards d'euros, c'est l'essentiel des économies à trouver sur notre production ou notre train de vie au choix, à l'horizon 2011. En ce qui concerne la santé, les ARS seront donc mises en place en 2009 et le regroupement des services supports du ministère devra être achevé pour le 1er janvier 2009. Ces dispositions semblent consensuelles, pourtant les spécialistes ont fait état d'appréciations nuancées lors d'une audition à l'Assemblée nationale. Un point d'ordre pour situer l'enjeu macroéconomique et dissiper tout malentendu auprès de ceux qui rêveraient au grand soir : les économies ainsi évaluées ne représentent qu'un demi point de PIB, autrement dit le résultat net de TO-Ten 2007, ou à peine plus que les pertes déclarées de la Société générale récemment. Ou encore un peu moins que le budget annuel de l'AP-HP. Et enfin le tiers du montant des exonérations de charges dont bénéficient les entreprises ! Si ce n'est pas tout à fait rien, cela représente peu de chose à l'échelle de notre organisation sociale. Le déficit du budget de l'Etat étant proche des 40 milliards chaque année, les parlementaires ont-ils envisagé un seul instant de s'interroger sur le niveau de vie de l'Etat avant même de questionner son organisation ? Bref peut-on moderniser la politique de santé en ignorant les services opérationnels, les établissements, les professionnels des caisses ?
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