Résumé :
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Pour apprécier la pertinence d'une stratégie de dépistage des intoxications à partir de l'habitat, nous avons cherché à apprécier la fréquence de l'exposition au risque dans un échantillon de bâtiments anciens, puis la prévalence de l'intoxication dans la population des enfants potentiellement exposés mais non sélectionnés par le système de soins. L'exposition au risque a été appréciée par la recherche de plomb soluble en parties communes (peintures et poussières). Lorsqu'un prélèvement au moins était supérieur à 1,5 g/kg (peintures), ou 1000 micron gramme/m2 (poussières), le dosage de la plombémie a été réalisé chez les enfants âgés de 10 mois à 6 ans demeurant dans l'immeuble. Au total, 137 bâtiments ont pu être prélevés, dont 74% étaient contamines. Dans ces immeubles, 189 enfants ont été recensés, dont 145 ont eu un dosage de plombémie ; 65% des enfants avaient une plombémie supérieure ou égale à 100 micron-gramme/ml ; 29% étaient en stade IIB ou plus, et 16% en stade III ou IV d'intoxication. Sur 42 enfants présentant une intoxication modérée ou importante (stade IIB OU PLUS) 21 n'avaient pas eu de dépistage en PMI préalablement à l'enquête. Le dépistage en PMI et le dépistage d'environnement apparaissent complémentaires et non redondants. La mise en oeuvre d'une stratégie large de dépistage du saturnisme infantile à partir de l'habitat semble donc justifiée. (R. A.).
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