Résumé :
|
Les personnes les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables face à la maladie. Permettre à tous les actifs réguliers et à leurs proches d'accéder à la prévention et aux soins (couverture sociale) aurait dû remédier à cette situation et réduire les inégalités. Cet ouvrage, consacré à l'analyse des liens entre précarité, risque et santé, montre clairement que d'autres facteurs interviennent. En effet, la crise des années 1980-90 a multiplié le nombre des chômeurs et des actifs en situation précaire. Mal couverts, souvent plus inquiets de leur survie que de leur santé, ils ont développé d'autres modalités de rapport aux risques. Ce phénomène, exploré dans cet ouvrage de façon approfondie, concerne des catégories de personnes très diversifiées, depuis celles qui vivent à la rue jusqu'aux allocataires du RMI, en passant par celles dont l'ancrage social est déstabilisé ou fragilisé. La reprise économique pouvant aller de pair avec l'affaiblissement des statuts et des sécurités ne changerait rien à cette tendance. Dans ce contexte, certains acteurs sanitaires et sociaux sont conduits à s'interroger sur l'adaptation de leurs modes d'intervention, collectifs ou individuels, en direction de ces personnes. Epidémiologistes, anthropologues, sociologues, médecins tentent ici d'évaluer les interactions entre ces évolutions et la santé, et d'indiquer comment des actions mieux adaptées pourraient être développées, quitte à remettre en cause certains aspects de l'organisation des soins.
|