Résumé :
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Cet ouvrage, chronique d'une semaine fictive dans le service de neurologie d'un de ces grands hôpitaux parisiens, croque les coulisses de l'hôpital en France, décrivant les conversations, les ambiances de travail, les pratiques non officielles, le tout articulé aux réflexions et analyses de l'ethnologue. L'auteur met ainsi en évidence les rituels qui permettent aux soignants de se préserver des dangers de contamination symbolique que représente les patients et nous décrit les représentations dominantes du mal, de la contagion, de la personne, de la parole, autant de phénomènes inaccessibles à l'observateur non-impliqué. Cet ouvrage à plusieurs voix dégage les enjeux quotidiens du soin et l'ambiguïté du travail infirmier dans de grandes structures hospitalières, certes à la pointe de la technologie et de la recherche médicales mais tout autant symboles de lourdeurs hiérarchiques et de dysfonctionnements institutionnels chroniques qui nourrissent les traditions d'évitement et d'étiquetage de tous contre tous. Comment en effet cohabiter avec son voisin, l'aide soignante, l'infirmière antillaise, ou avec le malade parkinsonien..., quand le contact prolongé accentue les émotions et les réactions de repli identitaire. L'ethnologie de l'hôpital reste balbutiante en France où il est encore malvenu de s'engager sur un terrain dont paradoxalement, chacun risque de faire un jour l'expérience. Cet ouvrage prend le parti de restituer sans fard la dynamique du milieu hospitalier (...).
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