Résumé :
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L'école se révèle souvent efficace à apporter de nouvelles connaissances aux enfants autochtones soutenus par leurs parents. Elle l'est beaucoup moins dans la transmission des savoirs aux enfants de migrants. Leurs cultures différentes, complètement ignorées des enseignants, provoquent de graves malentendus, souvent lourds de conséquences pour l'avenir. Afin de réduire les effets de ces échecs scolaires, l'auteur expérimente des entretiens ethnocliniques, impliquant parents, enfants, équipe psychopédagogique et médiateur de même langue et de même culture que la famille. Ces prises en charge ethnocliniques, dont le dispositif technique est inspiré de celui de la consultation d'ethnopsychiatrie, permettent d'intégrer la famille et l'enfant au travail du psychologue clinicien, du médiateur et à celui des enseignants. A partir de 5 cas cliniques, l'auteur démontre que les entretiens ethnocliniques permettent une prévention active, en assouplissant le clivage entre les univers culturels. Cela contribue à atténuer le traumatisme de la migration, restaurer des liens avec la famille restée au pays et réduire les échecs scolaires. Tous les psychologues des institutions à visée éducative devraient être conscients des difficultés des enfants de migrants et de leurs parents, car les échecs répétés, pendant toute la scolarité, risquent souvent de conduire plus tard à la délinquance.
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