Résumé :
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La montée de la précarité et de l'exclusion accroît les difficultBes matérielles, mais aussi psychologiques, des personnes qui vivent dans la rue. Relayée par les intervenants du champ social auprès desquels elle s'exprime, cette souffrance dite psychosociale interpelle le monde médical en général, et celui de la psychiatrie en particulier. La prise en charge de la souffrance psychique des populations marginalisées bouleverse en effet les pratiques de l'ensemble des acteurs. D'une part, elle fait évoluer la conception du travail social, et interroge ainsi les travailleurs sociaux sur la conception même de leur profession. D'autre part, la prise en compte du mal être psychologique d'individus désocialisés légitime la compétence des professionnels de la psychiatrie au delà du traitement de la pathologie psychiatrique pure. Les représentations de la psychiatrie par ses acteurs et par les intervenants d'autres champs socioprofessionnels doivent évoluer pour lui permettre de répondre aux nouvelles missions que lui demande de remplir la société. Au total, les professionnels sanitaires et sociaux sont à la recherche d'un mode de partenariat innovant, adapté et adaptable à la double dimension sociale et psychologique de la grande précarité, telle qu'elle est envisagée par la loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions. (R.A.).
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