PORTAIL DOCUMENTAIRE

Construction participative d’un plan intersectoriel pour l’alimentation et l’activité physique à des fins de santé. Le WALAPSanté, fruit d’une construction participative

Introduction : De 2016 à 2022, le Gouvernement wallon a impulsé une dynamique soutenable de prévention en santé à l’horizon 2030. Dès les travaux préparatoires du plan wallon Prévention et Promotion de la Santé, il ambitionnait d’influer sur la transition des environnements et des modes de vie, notamment en matière d’alimentation et d’activité physique. Il s’agissait donc d’identifier les leviers qui exercent une influence sur ces déterminants de la santé, dans une logique de « santé dans toutes les politiques » et de réduction des inégalités sociales de santé.
But de l’étude : Dans ce cadre, une mission d’expertise a été confiée à l’Université de Liège pour construire le WALAPSanté, plan pour l’alimentation et l’activité physique, en accordant une priorité à l’intégration intersectorielle, au croisement des expertises scientifiques et professionnelles, à l’émergence de pratiques inclusives concrètes à l’échelon local et supra-local. Cet article présente le processus de construction participatif et itératif du plan visant à intégrer les enjeux des parties prenantes dans la gestion du plan.
Résultats : L’implication de 160 acteurs de secteurs variés a fait émerger 48 objectifs opérationnels et 196 actions autour de quatre axes stratégiques : l’accessibilité des offres favorables, le soutien à l’innovation sociale, l’accessibilité à une information de qualité, et les modes de gouvernance du plan. L’appropriation de ce plan, finalisé en 2018, varie selon les enjeux des différentes parties prenantes.
Conclusions : La construction participative d’un tel plan est une condition de succès de son déploiement sur les territoires par des acteurs de différents secteurs. Son application se heurte au cloisonnement et à la temporalité des politiques publiques.

Développer la pratique d’activités physiques et sportives d’enfants de milieux défavorisés : configurations et perspectives d’une approche ascendante faite d’interventions en contexte scolaire

Objectif : Les enfants de milieux défavorisés, confrontés à des contextes familiaux et résidentiels peu favorables, participent moins aux activités physiques (AP). Ceci limite le développement de leurs compétences motrices et condition physique pourtant essentielles vers un mode de vie actif comme une confiance en leur capacité. Nous avons alors lancé un programme ciblant les enfants de 7 à 11 ans de quartiers prioritaires et scolarisés en REP+. Nous adoptons une approche ascendante pour répondre directement aux besoins des communautés défavorisées. Notre objectif est de comparer deux stratégies ciblées et adaptées visant à encourager un engagement durable dans les AP. Nous mesurons leur impact sur les dimensions physiques et psychologiques des enfants après les 12 premières semaines d’une intervention totale de 24 semaines.
Méthodes : Deux protocoles sont testés dans deux écoles. Le premier se concentre sur les cours d’éducation physique (EP) pour développer les compétences physiques et psychologiques. Le second ajoute des opportunités de pratique en dehors des cours d’EP. Nous utilisons un protocole niché (« embedded design ») avec des méthodes mixtes pour évaluer la condition physique, les habiletés motrices, la motivation, l’engagement et les attitudes, comparé à un groupe témoin suivant les programmes standards.
Résultats : Seules quelques améliorations des corrélats psychologiques de l’AP ont été observées, avec des progrès limités après 12 semaines. Ce bilan intermédiaire montre que les effets complets nécessitent plus de temps. Nous espérons des résultats plus visibles entre T0 et T2. Le prochain cycle, avec des activités extrascolaires et une implication familiale accrue, devrait générer des avancées significatives.

L’héritage des jeux au prisme des dispositifs scolaires de mise à l’activité physique : les difficiles liens entre sport et école

L’inactivité physique et la sédentarité sont pointées du doigt comme des fléaux touchant particulièrement la jeunesse. La perspective des jeux olympiques et paralympiques (JOP) et la définition de la stratégie nationale sport-santé ont mis au cœur du projet d’héritage l’augmentation de la pratique physique et sportive des jeunes. Plusieurs dispositifs sont mis en place dans le système scolaire dans cette perspective. Notre article porte sur trois d’entre eux : le label Génération 2024 (G2024), les 30 minutes d’activité physique quotidienne (30APQ) et les 2 heures en plus de sport au collège (2HSC). L’article se fonde sur des travaux réalisés dans le cadre de plusieurs enquêtes mobilisant un matériau divers : documentation et entretiens principalement. Nous montrons que ces dispositifs sont fondés, entre autres, sur un rapprochement des différents niveaux scolaires avec le monde sportif mais que celui-ci reste difficile. Ainsi, la question de l’héritage en termes d’augmentation de la pratique sportive des jeunes se pose.

Intensifier les politiques et les pratiques pour assurer une activité physique pour tous