2023/12/01 - [Publication] L’âgisme ou la tentation de l’homogénéisation déshumanisante
Source : sciencedirect, dans NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie Volume 23, Issue 138, December 2023
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- Dossier : âgisme
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Les ressorts individuels et collectifs de l’âgisme
L’âgisme est un concept qui englobe les stéréotypes, les préjugés et les discriminations envers les personnes âgées, basés sur leur âge chronologique ou simplement sur la perception qu’elles sont âgées. Il peut être implicite ou explicite, et se manifester à différents niveaux d’intensité, allant du microâgisme à la violence, ainsi qu’en termes d’étendue sociétale. L’âgisme peut être exprimé de manière inconsciente ou consciente, à travers des microagressions dans les interactions interpersonnelles, des messages institutionnels, sociaux et culturels, ainsi que dans les familles ou les établissements pour personnes âgées dépendantes. Les conséquences de l’âgisme peuvent être graves, car elles peuvent conduire à l’ignorance des personnes âgées lors de prises de décision importantes qui les concernent, telles que les soins de santé, les politiques publiques, les logements et les programmes de bien-être. Il est essentiel de reconnaître et de valoriser les contributions des personnes âgées à la société. Il est également important de sensibiliser les individus et les institutions à l’âgisme, afin de promouvoir une société inclusive et respectueuse de toutes les générations. Nous examinerons dans cet article les mécanismes sociaux qui sous-tendent l’âgisme. Nous explorerons, de plus, les ressorts psychologiques de sa construction chez les individus et dans la société d’aujourd’hui.
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Réponse communicationnelle à la souffrance des personnels de santé dans un service de gériatrie faisant face à un âgisme hospitalier
Que peuvent proposer les sciences de l’information et de la communication aux personnels de santé d’un service de gériatrie brestois qui souffrent de disqualification en raison d’un âgisme hospitalier ambiant et de conflits internes à leur service ? L’attente de ces professionnels était plurielle : donner de la visibilité aux difficultés d’un service de gériatrie, quel qu’il soit, dans un système de santé français en tension et essayer de faire émerger des solutions pour réduire les dissensions dans ce service particulier. La méthode utilisée a consisté à étudier à la fois les politiques publiques concernant les hôpitaux et la notion d’âgisme et, en même temps, à s’immerger dans ce service pour en voir le fonctionnement et surtout recueillir le plus librement possible la parole des personnels. Leurs doléances, et l’observation de leur travail journalier, montrent la persistance de la question de fond des politiques de New public management à l’œuvre dans un service public dont le rendement n’est pas la finalité. Elles soulignent le manque d’anticipation du vieillissement de la population. Elles apportent aussi un éclairage sur des problèmes de communication interpersonnelle et organisationnelle : la non prise en compte de la distance comme communication non verbale et la généralisation inadaptée de la communication soignant-soigné à la communication soignants-soignants.
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Révolution numérique et âgisme : les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle pour les personnes âgées
Les technologies numériques peuvent améliorer la qualité de vie des personnes âgées et leur autonomie, et réduire la charge des aidants. L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) parmi ces solutions permet la personnalisation des interventions. Cependant, son utilisation soulève des enjeux éthiques majeurs, notamment la protection de la vie privée et de la dignité. L’âgisme se manifeste en particulier dans l’IA à travers des stéréotypes et des biais de traitement de l’information, ce qui remet en question l’équité et l’inclusion des personnes âgées dans la société numérique. Une approche centrée sur l’autodétermination des personnes âgées est aujourd’hui nécessaire pour envisager une utilisation éthique de l’IA. Cela implique la correction des stéréotypes âgistes, l’implication des personnes âgées dans le développement de l’IA, et des cadres de réglementation solides. Plus généralement, les technologies numériques et l’IA offrent des avantages pour les personnes âgées, mais nécessitent une réflexion éthique approfondie pour garantir le respect des droits et de la dignité des utilisateurs âgés.
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Un regard psychanalytique sur l’âgisme
Vu comme une défense contre le conflit des générations, l’âgisme et son double le jeunisme représentent une régression au stade prégénital où la force et l’intégrité dépendent de la possession ou non du phallus. De même qu’existe pour l’enfant à ce stade un sexe unique, il existerait pour l’âgisme une limite au-delà de laquelle la vie ne procurerait plus aucune satisfaction. Les exigences altruistes de la vie sociale et les valeurs de l’éthique sont en contradiction avec la tendance individualiste qui survit en chacun et où l’hostilité envers les personnes âgées prend sa source.
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Comment l’âgisme peut induire la mort sociale et psychique chez la personne âgée ?
Le grand âge nous renvoie en miroir l’image de notre devenir, ceci constitue un des facteurs de l’âgisme. Dans le monde du travail, l’injonction de rentabilité économique tend à éliminer la dynamique d’entraide pour celle d’une rivalité qui exclut les travailleurs les plus âgés. Les personnes âgées isolées risquent de vivre une mort psychique avant la mort physique. Ce peut être le cas dans les situations de déni de leur passé par les soignants, l’enfermement, la désagrégation progressive de l’attachement ou l’absence de considération de leurs rêves et de leurs angoisses face à la mort. L’angoisse de mort non verbalisée chez la personne âgée provoque un phénomène de résonance qui provoque des interactions violentes avec son entourage. Les propositions de lois sur le suicide assisté tendent à évacuer la nécessité de prendre en considération le lien étroit entre souffrance physique et psychique. Pourtant, ceci est possible lors de prises en charge psychothérapeutiques où la personne âgée peut verbaliser son angoisse face à la mort.
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