| Titre : | Acétamipride : l’histoire d’une controverse (2025) |
| Auteurs : | Sylvie Bortoli ; Xavier Coumoul |
| Type de document : | Article |
| Dans : | Environnement risques santé - ERS (vol. 24, n° 6, novembre-décembre 2025) |
| Pagination : | 341-346 |
| Langues: | Français |
| Mots-clés : | Santé environnementale ; Pesticide ; Pollution chimique ; Loi ; Réglementation ; Politique environnement ; France ; Toxicité ; Mesure risque ; Europe ; Politique agricole commune ; Agriculture ; ANSES ; Controverse |
| Résumé : |
Durant l’été 2025, un projet de loi porté par le sénateur Laurent Duplomb a provoqué une vive polémique en France. Ce texte visait notamment à réautoriser temporairement l’utilisation de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, pour certaines cultures comme la betterave ou la noisette. Adoptée sans débat à l’Assemblée nationale, la loi a suscité une levée de boucliers de la part de la société civile, des organisations non gouvernementales et de la communauté scientifique et médicale. Une pétition pour son abrogation a rapidement recueilli plus de deux millions de signatures. Finalement promulguée le 12 août, la loi a été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, qui a annulé l’article sur l’acétamipride.
Sur le plan scientifique, les néonicotinoïdes sont connus pour leur toxicité neurologique, affectant aussi bien les insectes que les humains. L’acétamipride, souvent perçu comme moins toxique, est en réalité suspecté de provoquer de nombreux effets délétères, avec un potentiel neurotoxique, néphrotoxique, génotoxique, cancérigène et pro-métastatique, et des niveaux d’imprégnation préoccupants, en particulier pour les enfants. Malgré des signaux d’alerte identifiés par les agences réglementaires depuis plus de dix ans, les évaluations européennes restent incomplètes, reposant sur des données lacunaires. L’affaire met en lumière des insuffisances dans les procédures d’évaluation réglementaire des pesticides, notamment au regard de l’« effet cocktail » et d’un contexte d’expositions multiples et cumulées. Si la censure du Conseil constitutionnel est perçue comme une victoire pour la santé publique, un décret récent conférant davantage de pouvoir au ministère de l’Agriculture dans la définition des « usages prioritaires » inquiète, car il pourrait affaiblir l’indépendance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). |
| En ligne : | https://doi.org/10.1684/ers.2025.1888 |
Exemplaires (1)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
|---|---|---|---|---|---|
| 083187 | Périodique | Rennes | Kiosque | Consultable sur place Exclu du prêt |

