Résumé :
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Introduction : L’ère numérique, caractérisée par une gamme variée de dispositifs et d’écrans tels que les smartphones, les tablettes, les télévisions connectées et la réalité virtuelle, englobe ce que l’on désigne couramment sous le terme de TIC (technologies de l’information et de la communication) ou NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication). Les 15-24 ans se distinguent par ailleurs comme les plus grands consommateurs d’Internet, passant en moyenne 4 heures par jour en ligne. Les étudiants en médecine ne sont pas en reste d’autant que le stress des études est important. L’objectif primaire de cette étude est donc de déterminer la prévalence du phénotype « troubles liés à l’usage des écrans » au sein d’une population d’étudiants en médecine, de la deuxième à la sixième année incluse. Les objectifs secondaires consistent à évaluer les facteurs psychopathologiques qui sont associés à notre concept hypothétique de « troubles liés à l’usage des écrans ». Méthodologie : Les participants à cette étude observationnelle et transversale ont été recrutés de manière anonyme, parmi les étudiants de la 2e année à la 6e année incluse, de l’université. Un autoquestionnaire a été proposé sur la base du volontariat et de manière non rémunérée, à tous les étudiants en médecine de l’université de Paris cité, il permet d’évaluer les caractéristiques à la fois sociodémographiques, environnementales, et psychopathologiques à travers des questions à choix multiples et diverses échelles cliniques validées. Du fait de l’absence d’action thérapeutique dans l’étude, aucun avis éthique n’était exigé ni nécessaire. La récolte de donnée a été réalisée du 19 avril 2023 au 19 mai 2023, date de l’extraction des données par Excel. Résultats : Au total, 154 sujets ont été inclus dans cette étude, avec un âge moyen de la population étudiée de 21 ans. Le score moyen retrouvé pour le Screen addiction test (SAT) est de 25,67 (± 5,24) chez les sujets « SAT- » contre 40,89 (± 3,82) chez les sujets « SAT+ », soit presque deux fois supérieurs chez ces derniers. Après réalisation de tests statistiques, nous observons selon le modèle ajusté du tableau 6 que les sujets présentant des troubles liés à l’utilisation des écrans sont significativement plus anxieux (OR = 2,97, IC 95 % [1,21, 7,84], p = 0,021), plus déprimés (OR = 4,22, IC 95 % [1,73, 10,7], p = 0,002) et ont plus de troubles du sommeil (OR = 4,28, IC 95 % [1,51, 15,4], p = 0,012) que le reste de la population. Conclusion : La population en médecine est plus anxieuse, déprimée, a plus de troubles du sommeil, et on voit dans cette étude que les étudiants ayant des troubles liés à l’usage des écrans sont encore plus atteints par ces éléments psychopathologiques, et ont un risque plus grand de majorer ces symptômes.
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