Résumé :
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La continuité des soins est née du rapprochement de la prophylaxie (largement inspirée du modèle nord-américain mais s’inspirant aussi du travail des OPHS [1] contre la tuberculose, l’alcoolisme et les maladies vénériennes) avec les expériences de la guerre. Cette jonction devait se faire en 1945 suivant le modèle de la Sécurité sociale pour rapidement être oubliée par l’État, ses fonctions économique et sécuritaire dominantes. Cela n’empêchait pas les expériences nouvelles mais éparses, dans le 13e arrondissement de Paris et ailleurs. Un long chemin débutait par un travail de désaliénation puis, sous les effets des progrès, la continuité devenait disponibilité, en voulant trop souvent oublier les pathologies psychiatriques au long cours exigeant une prise en charge continue et spécialisée. Dans le monde du « selfhood », la responsabilité devant la maladie passait devant la fragilité. On apprend dans cette histoire de la psychiatrie publique en France que les doctrines dominant les pratiques ne s’imposent pas d’elles-mêmes ; elles collent à l’époque, à son allure générale et à ses nécessités. Elles démarrent comme des « paris », se saisissant des doctrines puisées dans l’ambiance : phénoménologie, psychanalyse, neurosciences et maintenant intelligences artificielles, mais ce sont les savoir-faire qui font les choix.
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