Résumé :
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Le contexte sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19 a dévoilé au grand public que certaines personnes âgées sont mortes d’isolement et d’un défaut d’étayage, notamment dans les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad). Le concept de syndrome de glissement a alors connu un usage sans précédent dans le discours médiatique. À partir de la notion d’hospitalisme, nous établissons un parallèle avec la personne âgée isolée en institution qui, malgré les soins prodigués, pourrait aller jusqu’à renoncer à la vie. Au travers du cas de Mme J., résidente d’un Ehpad dans un Établissement Public de Santé Mentale (EPSM), nous analysons comment un postulat de syndrome de glissement permet à une équipe de porter un nouveau regard par un étayage à plusieurs et ainsi produire des effets d’arrimage. Or les conditions d’exercice n’offrent pas aux professionnels la possibilité d’investir le « prendre soin ». Une éthique du care fondée sur la collégialité et la reconnaissance de nos vulnérabilités serait une boussole nécessaire pour accompagner les personnes âgées et ainsi prévenir ces syndromes. Il s’agit d’un enjeu de société qui suppose un réel engagement politique.
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