Résumé :
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La recherche d’alternatives à l’utilisation de la chimie pour la désinfection des surfaces hospitalières nous fait nous intéresser à l’efficacité nettoyante et désinfectante des textiles en microfibres pour une utilisation sur les surfaces « hautes ». Ces surfaces sont en contact avec le patient et constituent d’importants réservoirs microbiens. Nous mettons en œuvre plusieurs techniques et essais pour mesurer et comparer l’efficacité de neuf textiles en microfibres commercialisés. Les résultats permettent de montrer que les microfibres sont plus efficaces pour le nettoyage que les textiles classiquement utilisés à l’hôpital et que ces microfibres ont une efficacité intrinsèque désinfectante dans la mesure où elles éliminent, pour certaines, près de 90% des bactéries présentes. Enfin, pour quelques-uns de ces textiles, la chimie n’apporte pas de plus-value désinfectante. Ces résultats très encourageants pourraient nous autoriser à remplacer l’usage de la chimie par une désinfection mécanique en utilisant les textiles en microfibres les plus performants. Certes un avis récent de la SF2H a conclu que, dans l’état actuel de nos connaissances, on ne peut pas proposer d’utiliser les textiles microfibres sans chimie pour le bionettoyage des surfaces hautes. Mais cet avis considère l’efficacité théorique des produits détergents désinfectants commercialisés, qui revendiquent une bactéricidie de 5 log selon la norme en vigueur. Or, nous avons montré à plusieurs reprises que, sur le terrain, l’efficacité désinfectante de ces produits n’était souvent que d‘un log, exactement comme l’usage des microfibres couplées à l’eau. Sur la base de ces résultats, il nous paraît envisageable de limiter l’usage des biocides qui présentent de nombreux risques à être utilisés et éliminés dans les effluents hospitaliers notamment.
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