Résumé :
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La pollution médicamenteuse est ubiquitaire, en particulier dans les rivières impactées par les rejets urbains. Prescrire quand c’est possible des molécules moins polluantes, à service rendu égal, permettrait de réduire cette pression anthropique : c’est l’écoprescription, inspirée de la « liste sage stockholmoise ». L’objectif de cette étude quantitative observationnelle, transversale et multicentrique, conduite auprès de patients majeurs de médecine générale, était d’étudier l’acceptation de ce principe par les patients. Au total, 76 % des patients acceptaient l’écoprescription pour les médicaments qui leur sont prescrits, sans différence significative en fonction de l’âge, du sexe, du niveau d’étude, de la durée de la relation médecin-patient ou du statut affection longue durée (ALD). De plus, 85 % se déclaraient prêts à modifier leurs habitudes d’achats de médicaments en vente libre s’ils disposaient d’une information écologique, et 87 % étaient favorables à la suppression des molécules les plus polluantes lorsqu’il existe une alternative. Nos résultats sont un message encourageant de la part des patients dans la lutte contre la pollution médicamenteuse. À l’heure de l’urgence écologique, le faux-départ pris en France par un index PBT (persistance, bioaccumulation, toxicité) alors immature ne doit plus retarder la considération en haute instance de l’application du concept plus large d’écoprescription, au nom du principe de précaution.
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