Résumé :
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La notion d’emprise a connu une expansion spectaculaire dans les arènes publiques. Souvent mobilisée dans un répertoire psychologique ou psychanalytique, elle recouvre en réalité une pluralité d’approches des questions de pouvoir et de domination. En exposant une sociologie de l’emprise fondée sur des enquêtes au long cours et inspirée par le pragmatisme critique, cet ouvrage propose un renouvellement des catégories d’analyse à partir des notions d’empreneur et de désempreneur. L’ouvrage s’appuie sur une casuistique formée par des milliers de cas de figure, allant des violences sexuelles et sexistes aux sectes et aux mafias, du dopage au harcèlement managérial, de l’empêchement des alertes environnementales aux méga-pouvoirs économiques ou politiques, jusqu’aux formes contemporaines de pouvoir autoritaire. Comment penser, pour s’en prémunir ou les démonter, les asymétries de prises durables, génératrices d’assujettissement et de ressentiment, dont les personnes ou les groupes ne sortent jamais indemnes ? L’exposé des multiples procédés utilisés pour produire de l’emprise, la renforcer, l’éviter et s’en libérer, est l’occasion de revisiter des problématiques de fond, comme le rapport des sciences sociales à la morale et au cynisme, ou le rôle des études féministes dans l'évolution des appuis critiques. (4ème couv.)
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